Noël : penser et choisir une manière de le vivre

Dans la vie de la majorité des personnes il y a un événement qui divise la vie en deux, qui crée un avant et un après. Pour les personnes mariées, en général, c’est le mariage. Les époux 

divisent ainsi leur vie : « avant de me marier » et « après m’être marié(e) » ; pour les prêtres c’est l’ordination sacerdotale : avant l’ordination, après l’ordination ; pour les religieux c’est la profession religieuse.

Saint Paul divise lui aussi sa vie en deux parties, mais le tournant n’est ni le mariage ni l’ordination. « J’étais…, j’étais… », écrit-il aux chrétiens de Philippe – suivi de toute une liste de titres et garanties de sainteté (circoncis, juif, observant de la loi, irréprochable) ; mais soudain, tout cela, au lieu de lui apparaître comme un gain, lui apparaît une perte, quelque chose à jeter aux ordures. Pourquoi ? « A cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur » (Ph 3, 5 ss). La rencontre éblouissante avec Jésus Christ a créé dans la vie de l’apôtre un « avant Jésus Christ » et un après « Jésus Christ » personnel.

De cette manière, pour chaque homme, le début de la vie se situe lorsque le Christ est né pour lui. Mais le Christ naît vraiment pour chacun au moment où nous reconnaissons la grâce et devenons conscients de la vie que nous a procuré cette naissance». Cette pensée a traversé toute l’histoire de la spiritualité chrétienne, passant d’abord par Origène, puis saint Augustin, saint Bernard et d’autres : « A quoi me sert-il que le Christ soit né une fois de Marie à Bethléem, s’il ne naît pas aussi par la foi dans mon âme ? ». En ce sens, chaque Noël, et celui de cette année en particulier, pourrait être le premier vrai Noël de notre vie ou pour d’autres un vrai mémorial (anamnèse) du jour où le Christ est né en eux. (P. Raniero Cantalamessa).

Je voudrais vous encourager, à y réfléchir et à choisir en famille de quelle manière nous désirons vivre ce Noël. Dans la multiplicités de tâches et de rencontres n’oublions pas de « se donner du temps » pour accueillir et rencontrer Celui qui naquit à Bethléem et voudrait naître en nous . Ce sont exactement ces deux naissances que nous célébrons à Noël.

P. Sebastian Ostrynski – Communauté du Chemin Neuf

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