Je m’ouvre donc je suis
Comme bien souvent, la liturgie nous précède et nous accompagne. En ces jours de rentrée, le récit de la guérison de ce sourd qui parlait difficilement nous interpelle : « Ouvre-toi » ! Jésus, en suppliant le Père pour cet homme, vient au fond nous adresser ces mêmes mots.
Pour que nous puissions entendre cette prière, il y a deux étapes préalables à saisir.
Reconnaître d’abord que l’homme est un infirme de la parole. La parole n’a pas d’effet sur ses oreilles fermées, et jaillit difficilement de sa bouche. Symboliquement, dans le premier testament, les sourds et les muets représentent un peuple qui n‘écoute ni ne comprend la parole de Dieu. La restauration du rapport à la parole est alors nécessaire, pour entendre de manière renouvelée le son de la voix du bien-aimé.
La seconde étape est le mouvement de séparation opéré par Jésus, qui emmène l’infirme à l’écart. Jésus dissimulerait-il quelque chose ? Jésus en attirant le malade à l’écart le sort de l’isolement dans lequel il est paradoxalement enfermé alors même qu’il était dans la foule. Jésus permet en fait à l’homme de devenir le sujet de sa propre parole – ce n’est plus d’autres désormais qui parleront pour lui.
Le soupir de Jésus, Effata !, ne s’adresse pas qu’aux parties blessées de l’homme, mais à l’homme tout entier. Ouvre-toi ! Voilà l’appel lancé par Jésus en ce début d’année à chacun de nous. Alors j’ose formuler en ce mois de septembre un triple appel :
Ouvrons-nous à la parole de Dieu, en la lisant, la découvrant, la méditant.
Ouvrons-nous à la rencontre des nouveaux, de ceux qui sont différents et particulièrement à la présence des plus pauvres autour de nous.
Ouvrons-nous à l’appel de Dieu qui fait naitre l’espérance en nos vies, car l’Esprit Saint nous fait confiance en nous envoyant comme témoins de Jésus, des “disciples-missionnaires“.
P. Emmanuel Proix, curé
Communauté du Chemin Neuf