Pentecôte
La Pentecôte, 50 jours après Pâques, fête la descente du Saint Esprit sur les disciples au Cénacle. Autour des 12, le texte laisse supposer qu’ils sont autour de 120, dont des femmes avec Marie et les « frères de Jésus » (Ac 1,14). L’Esprit fonde la communauté juive de Jérusalem qui croit que Jésus est le Messie envoyé et retourné à Dieu. Cette absence de leur Maître promet un autre Maître intérieur, le Saint Esprit. La Pentecôte déclenche la 1ère prédication à Jérusalem, à l’issue de laquelle 3000 juifs vont accepter Jésus comme leur Messie et ils reçoivent à leur tour le don du Saint Esprit (Ac 2,41). Cette Eglise juive va rayonner jusqu’au centre des Nations : Rome. Les Actes se terminent donc à Rome avec Paul en prison. Le témoignage aux Nations passera par la livraison de Pierre et Paul.
En attendant l’aboutissement de cette mission juive : être lumière du Dieu d’Israël et annoncer son Messie aux Nations, il faut d’abord annoncer cette bonne nouvelle à toute la famille juive à commencer par Jérusalem : c’est la Pentecôte en Actes 2. Dans le récit de Pentecôte, Jésus n’est pas mentionné, mais l’Esprit et Dieu. L’Esprit vient de Dieu, de son unité et se divise sur chacun, il y a individuation de l’expérience unique de Dieu. L’Esprit fait jaillir de la diversité des cœurs l’unique louange rendue à Dieu. Ils proclament les « merveilles de Dieu » et chaque juif de la diaspora peut entendre « ces merveilles » dans son dialecte. Miracle d’une louange qui sort de la bouche des disciples, elle provoque soit la raillerie soit l’écoute des merveilles de Dieu. Dieu ne peut s’imposer à quiconque. Dans la réception en chacun de l’action de Dieu à Pentecôte se joue un combat spirituel et la disposition à son action. Le but du Saint Esprit selon Luc est un anti Babel. Babel, c’est l’uniformité fusionnelle, l’entre soi, l’utilisation de la puissance humaine pour bâtir une tour, pour atteindre Dieu. Cette uniformité refuse la diversité, elle est mortifère. Dieu protège le chemin d’unité dans la diversité en imposant la diversité des langues. L’Esprit Saint devient la source qui permet à chaque langue à chaque peuple d’entendre Dieu. C’est l’unité dans la diversité voulue par Dieu.
Suite à l’expérience de l’Esprit, les cœurs veulent comprendre et Pierre peut alors témoigner. Appuyé sur l’histoire de son peuple, il annonce Jésus Christ et le don de l’Esprit à tous ceux qui lui disent oui. L’Église de Jérusalem est née, la diaspora juive va pouvoir entendre la nouvelle, ainsi tout le peuple va pouvoir rayonner sur les Nations de la lumière de Dieu en Jésus.
P. Norbert Rousselle, ccn