L’humilité de Dieu
Au temps de César Auguste, naît un enfant dans une mangeoire. Si César prétend être Dieu sur terre, le temps est venu de montrer aux hommes ce qu’est être vrai Dieu. Si César n’hésite pas à régner en dévorant l’homme, Dieu choisit une mangeoire pour se donner à manger.
Les anges annoncent la paix aux hommes. La paix, c’est une présence : Dieu dans un être humain. La multitude des anges loue Dieu à cause de ce don fait à la terre ; ils le disent « Sauveur », « Christ » et « Seigneur ». Sauvera-t-il avec une armée ? Il sauve en se donnant à manger, en apaisant notre solitude d’exister. La paix tant recherchée est-elle donc cachée dans ce bébé ? Les bergers le croient et, en trouvant l’enfant, ils témoignent du message des anges.
Demandons la grâce de croire dans ce signe si humble d’un Dieu caché dans une mangeoire. Ayons l’humilité de recevoir la bonne nouvelle, non pas par des anges, mais par de simples bergers. Laissons-nous étonner et conservons avec soin, comme Marie, tout ce qui est dit de cet enfant.
Il va bouleverser notre rapport à la vie : il va abaisser les puissants et élever les humbles. Cet enfant est « Seigneur », dit l’ange. Parcequ’il est Seigneur Dieu cet homme va ouvrir le chemin de l’homme vers Dieu. La divinité humblement cachée dans l’humanité. C’est inouï ! L’Église voudra l’affirmer dans son Credo à Nicée, il y a 1700 ans, Jésus est « consubstantiel au Père ».
« Le concile de Nicée porte son regard sur le mystère de Dieu en lui-même : qui est Dieu, pour qu’il soit capable de se donner à l’homme d’une manière aussi absolue ? Dieu est en lui-même éternelle communication de lui-même. Dieu est Père et Fils au même titre qu’il est Dieu : le Père engendre éternellement un Fils auquel il donne tout ce qu’il est et tout ce qu’il a ; le Fils vit dans un mouvement de retour filial au Père, recevant tout pour le rendre à nouveau : Tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi » (Jn 17, 10) ; et l’Esprit surgit éternellement comme la subsistance même de ce don mutuel. » (B. Sesboüé)
P. Norbert Rousselle, ccn